COMMUNIQUÉ
Adopté par le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) lors de sa 1138ème réunion tenue le 8 février 2023 sur la communication du Comité des services de renseignement et de sécurité pour l’Afrique (CISSA) sur les perspectives de paix et de sécurité sur le Continent pour
l'année 2023.
Le Conseil de Paix et de Sécurité,
Rappelant la déclaration solennelle du 50ème anniversaire de l'Organisation de l'unité africaine
(OUA)/UA, dans laquelle les chefs d'État et de Gouvernement de l'UA se sont engagés à atteindre
l'objectif d'un Continent exempt de conflits, à faire de la paix une réalité pour tous les citoyens
africains et à ne pas léguer le fardeau des conflits aux générations futures, tout en réaffirmant
l’engagement envers l'Agenda 2063 et son programme phare consistant à Faire taire les armes à
l’horizon 2030 ;
Fidèle à la mise en oeuvre de ses décisions et prises de position antérieures sur les
perspectives de paix et de sécurité sur le Continent, axées sur l'alerte précoce et les thèmes connexes,
notamment le Communiqué [PSC/PR/COMM.1073 (2022)] adopté lors de sa 1073ème réunion tenue
le 6 avril 2022 et le Communiqué [PSC/PR/COMM.1014 (2021)] adopté lors de sa 1014ème réunion
tenue le 26 juillet 2021 ;
Prenant note des remarques d'ouverture de S.E. Edward Xolisa Makaya, Représentant
permanent de la République d'Afrique du Sud auprès de l'UA et Président du CPS pour le mois de
février 2023, et de la déclaration de S.E. Ambassadeur Bankole Adeoye, Commissaire de l'UA aux
Affaires politiques, à la paix et à la sécurité ; prenant également note de l'exposé détaillé présenté
par S.E. Ambassadeur Zainab Ali Kotoko, Secrétaire exécutif du CISSA ;
Réaffirmant la solidarité de l'UA avec les États membres affectés par diverses menaces à la
paix, à la sécurité et à la stabilité ;
Réaffirmant en outre l'engagement à revitaliser le Système continental d'alerte rapide
(CEWS) conformément à l'Article 12 du Protocole relatif à la création du Conseil de Paix et de Sécurité
de l'Union africaine ; et
Agissant en vertu de l'Article 7 de son Protocole, le Conseil de Paix et de Sécurité,
1. Se déclare gravement préoccupé par la persistance d'une myriade de menaces pour la paix,
la sécurité, la stabilité et le développement socio-économique du Continent, notamment les tensions
intra étatiques, la rébellion armée, les agitations sécessionnistes, le terrorisme et l'extrémisme
violent, l'afflux de combattants terroristes et de mercenaires étrangers, la criminalité transnationale
organisée, l'exploration et l'exploitation illégales des ressources naturelles, la corruption, les flux
financiers illicites, la marginalisation et les différends politiques et électoraux, ainsi que les déficits de
gouvernance démocratique ;
2. Note avec une grave préoccupation l'expansion de la menace du terrorisme et de
l'extrémisme violent à travers le Continent, le financement du terrorisme, l'utilisation de technologies
nouvelles et émergentes pour répandre la terreur, la radicalisation et le recrutement, ainsi que les
liens croissants du terrorisme avec la criminalité transnationale organisée ; condamne énergiquement
toutes les manifestations du terrorisme et de l'extrémisme violent dans toutes les régions du
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Continent ; et exige à ce que tous les auteurs de crimes odieux contre l'humanité soient confrontés à
la pleine puissance de la loi ;
3. Déplore vivement l'influence extérieure dans les États membres qui a un impact négatif sur
la paix, la sécurité et la stabilité des États membres concernés ; et réitère son appel pour le retrait
immédiat des combattants étrangers et des mercenaires des États membres ;
4. Souligne qu’il incombe, en premier chef, aux États membres de faire face aux menaces que
représentent le terrorisme, la radicalisation et la criminalité organisée ; encourage les États membres
à assurer la pleine autorité et le contrôle de leurs territoires respectifs ; et souligne la nécessité d'une
approche de sécurité collective entre les États membres et les Communautés économiques régionales
et les Mécanismes régionaux (CER/MR) afin de renforcer davantage les réponses pour une plus
grande coordination, le partage d'expériences, d'expertise et de renseignements, ainsi que par des
patrouilles transfrontalières et des commissions conjointes ;
5. Exprime sa profonde préoccupation face à la résurgence des coups d'État militaires sur le
Continent et à toutes les autres formes de changements anticonstitutionnels de gouvernement ;
réitère la tolérance zéro de l'UA à l'égard des changements anticonstitutionnels de gouvernement ;
et exhorte les États membres à défendre le constitutionnalisme et à respecter pleinement toutes les
valeurs partagées, les instruments normatifs et les instruments juridiques de l'UA, notamment l'Acte
constitutif de l'UA, la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance (ACDEG) et la
Déclaration de Lomé de 2000 sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement, ainsi que
la Déclaration d'Accra de 2022 et la Déclaration de Malabo de 2022 sur le terrorisme et les
changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique ;
6. Souligne qu'il est important de s'attaquer de manière holistique et globale aux causes
profondes et aux moteurs des conflits armés, ainsi qu'aux facteurs qui les entretiennent sur le
Continent, afin d'ouvrir la voie à une paix durable et à la réalisation de l'Agenda 2063 ; à cet égard,
souligne la nécessité pour les États membres de redoubler d'efforts pour créer des conditions
propices pour mettre fin aux conflits et pour faire taire les armes sur le Continent ;
7. Encourage les États membres et les CER/MR à s'inspirer des processus de Djibouti et de
Nouakchott et de l'initiative d'Accra afin de renforcer les plateformes de partage et de fusion des
renseignements, notamment en utilisant la Plateforme interrégionale d'échange de connaissances (IRECKE)
nouvellement créée sur l'alerte précoce et la prévention des conflits ;
8. Réitère son engagement indéfectible à accompagner tous les États membres en transition
politique pour qu'ils parviennent à une paix durable et à l'enracinement d'une gouvernance et d'une
culture démocratiques conformément aux instruments normatifs de l'UA ; à cet égard, encourage
tous les États membres en transition politique à respecter strictement les calendriers fixés pour
faciliter un retour rapide à l'ordre constitutionnel par la tenue d'élections et les réformes
institutionnelles nécessaires ;
9. Souligne la primauté du dialogue entre toutes les parties prenantes, sans exception, comme
seule voie viable pour réaliser une transition démocratique et instaurer une paix, une sécurité et une
stabilité durables ; exhorte tous les États membres à respecter leurs accords politiques et de paix et
à entreprendre des processus inclusifs avec une large participation de toutes les parties prenantes
reflétant les couches de la société, y compris les femmes et les jeunes ; et invite toutes les parties
prenantes à placer l'intérêt suprême de leur pays au-dessus de toute autre considération et à
s'engager à créer un environnement propice à la construction de la nation et à une paix durable ;
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10. Félicite le CISSA pour son analyse globale et holistique des menaces existantes et émergentes
pour la paix et la sécurité sur le continent ; et encourage le CISSA à redoubler d'efforts pour
sensibiliser les États membres et les CER/MR aux menaces éventuelles à la stabilité de leurs pays et
régions afin de s'assurer qu'ils déploient en temps utile des mesures préventives fondées sur le
renseignement ;
11. Souligne l'impératif d'une plus grande coordination, d'un échange d'informations et d'une
collaboration étroite entre le CISSA, le mécanisme de coopération policière de l'Union africaine
(AFRIPOL) et le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT) afin de maximiser
l'expertise de ces institutions et de mieux informer les efforts de diplomatie préventive et de
prévention des conflits ;
12. Demande à la Commission de l'UA de veiller, dans la limite des ressources disponibles, à ce
que toutes les institutions spécialisées pertinentes, y compris le CAERT, AFRIPOL et le Centre de
reconstruction post-conflit du Caire, soient dotées de toutes les capacités et ressources nécessaires
pour fonctionner durablement et s'acquitter efficacement de leur mandat dans leurs domaines
d'expertise et d'intervention respectifs ; et exhorte les États membres à redoubler d'efforts pour
contribuer à doter les institutions de l'UA de toutes les ressources nécessaires pour qu'elles puissent
s'acquitter efficacement de leurs mandats individuels et contribuer à la réalisation d'un Continent
pacifique et prospère ;
13. Souligne la nécessité pour le CISSA d'informer régulièrement le Conseil des perspectives de
paix et de sécurité sur le Continent afin de garantir des interventions opportunes et plus efficaces ;
14. Décide de demeurer activement saisi de la question.
Posted by PSC Secretariat
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